Né en 1941 à Tlemcen, Djamel Bendeddouche a découvert le monde de la télévision et du cinéma très jeune, au sortir de l’adolescence. Il avait à peine 17 ans lorsqu’il débuta comme comédien. Le premier film dans lequel il avait joué remonte à 1958-1959, intitulé «Fadila» de Francis Mischkind. C’est un court métrage dépeint l’amitié de deux enfants et tourné dans la Casbah d’Alger en pleine guerre d’Algérie. «Fadila» a obtenu le Grand prix du cinéma du Salon de l’enfance en 1959 et a été primé par le Centre national de la cinématographie (CNC) en France. Djamel Bendeddouche a eu un riche parcours. Après sa première expérience en tant que comédien, il explore d’autres facettes de ce monde magique de la culture en allant vers le théâtre radiophonique, avant de rejoindre la Télévision nationale au lendemain du recouvrement de l’indépendance. Peu d’années avant, il avait fait ses débuts dans la réalisation comme script avec Mustapha Badie, en 1960, à la télévision de l’époque, Radio et Télévision française (ex-RTF) devenue Radio Télévision algérienne (ex-RTA) après l’indépendance. Loin de se contenter de sa modeste expérience, Djamel Bendeddouche part se perfectionner à l’étranger et effectue un stage de réalisation à l’Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) à Paris en 1965. Par la suite, ayant acquis les connaissances qui lui permettent de se lancer dans la réalisation, il intègre l’ex-RTA où il réalise six courts-métrages dont «Sacrifice» et «Kif-kif». Suivent après les longs métrages comme «L’Oiseau Blanc» en 1970, «À prendre ou à laisser» en 1971, «La Bureaucratie» en 1972 et «Le Dinar en danger» en 1973. Djamel Bendeddouche a réalisé de nombreux documentaires et courts métrages pour le compte de la télévision publique, dont «Le Conflit» et «Laboratoire», avant de rejoindre l’Entreprise nationale de production audiovisuelle (Enpa) où il a produit plusieurs œuvres pédagogiques. Il a quitté la RTA en 1975 et réalisé une série de films éducatifs pour l’Institut pédagogique national. Il est revenu ensuite à la télévision où il a réalisé de nombreuses émissions ainsi que des clips, et notamment le superbe film musical «Les aventures de R’mimez» en 1986. Au début des années 1990, le cinéaste a créé sa propre entreprise de production et réalisé «L’ombre du passé» en 1993 et «L’enlèvement 1994». En 2005, il a créé une petite école de cinéma à Alger. Djamel Bendeddouche, qui avait poussé sa formation en France et mettait un point d’honneur à former les nouvelles générations, est revenu aux devants de la scène en signant en 2007 son œuvre majeure «Arezki l’Insoumis», un film retraçant les exploits d’un «bandit d’honneur» vivant dans la région de Kabylie, Arezki El Bachir. C’est un film qu’il a eu beaucoup de mal à réaliser pour diverses raisons, dont celle d’ordre pécuniaire. La passion qu’il vouait à son métier l’a mené jusqu’à vendre sa maison pour pouvoir réaliser cette œuvre qui lui tenait tant à cœur, a-t-il confié après la sortie de son film. Un sacrifice peu commun, digne des grands. Mais son sacrifice ne fut pas vain et son film «Arezki l’Insoumis» continue à faire parler de lui à nos jours. Produit en 2007 dans le cadre de l’événement «Alger, capitale de la culture arabe», le film «Arezki l’Insoumis» a décroché, en 2008, le prix de «l’Olivier d’or» à l’occasion de la huitième édition du film amazigh.